Dans son nouvel album, le collectif français Chinese Man se la joue Marco Polo en ramenant des sons du monde entier.
Le célèbre groupe de hip-hop electro Chinese Man vient tout juste de sortir son nouvel album, le huitième, « Shikantaza » où il puise ses inspirations à travers tout le globe : rap américain tendance West Coast bien sûr (peut être les morceaux les moins intéressants) mais aussi jazzy (« Step Back », « The new crown »), japonaise (avec l’excellent morceau titre « Shikantaza » qui ressemble à un théâtre Nô avec ses tambours et ses imprécations) ou indienne (avec le cinéaste Alejandro Jodorowsky en narrateur dans « Maläd »). Normal, le trio de DJ français fait graviter autour de lui rappeurs américains, musiciens européens, africains, indiens et même une chanteuse venue d’Argentine.
Le résultat est un melting-pot d’influences qui fait voyager l’auditeur d’un continent à l’autre, parfois plus loin encore comme dans le très spatial (et inquiétant) « Escape ».
Mais le collectif parvient à assurer une certaine cohérence dans instrumentation ou son flow sur les morceaux chantés qui assurent de reconnaître instantanément leur patte, notamment avec l’ajout de sample issus de standard du jazz. Même quand un seul morceau mixe aussi bien les influences japonaises, indiennes que le hip-hop (« Shikantaza »). D’ailleurs, pour l’un des membres, Zé Matéo, au journal La Presse, résume cela ainsi : « Avec les basses et la batterie, les arrangements, les claviers, les voix et les effets sonores, on va essayer de trouver une couleur. Mais le lien entre tous ces éléments, pour nous, c’est la basse. » On ne saura que trop conseiller cet album, aussi agréable à écouter au casque qu’à plein volume pour une soirée.
Shikantaza est sorti le 3 février 2017.