Inclassable. Jay-Jay Johanson nous offre depuis vingt ans des mélodies mêlant pop, electro, voire trip-hop sur des airs jazz veloutés.
Jay-Jay Johanson est un ovni musical. D’abord par son style de prédilection : le jazz, qui domine l’intégralité de ses dix albums sur ses vingt ans de carrière. Un style qu’il a découvert grâce à son père, grand amateur de jazz.
Mais ce qui fait sa particularité, c’est l’ajout de nombreux instruments électroniques parmi les piano, violoncelles et autres trompettes. Plus ou moins présents selon les albums (comme dans « Opium » ou « Rush » qui tombe même dans la dance), cette influence electro ajoute une froideur mécanique à la douce chaleur de sa voix du plus bel effet.
Toujours à la recherche de nouveaux sons, Jay-Jay Johanson laisse aussi une large part à la pop. Avec par exemple guitare rock et batteries dans « Moonshine » de son album « Opium ». Ou encore verse dans le trip-hop, un genre qui donne des résultats surprenants. Notamment dans « Hurt me so » (de l’album « Whiskey ») qui débute carrément sur du scratch avant de laisser place à un quartet jazz et de longues plages de synthés. Inclassable on vous dit.
Le chanteur-compositeur chante exclusivement en anglais, ajoutant parfois des voix françaises, toujours féminines. Comme dans « Jay-Jay Johanson » où il est interrogée par ce qu’il semble être une policière à propos d’un crime qu’il a commis. Un crime d’amour.
Très cérébral, Jay-Jay Johanson aborde avec un désespoir certain les relations amoureuses et se réfugie régulièrement dans le cinéma ou l’art. Il est d’ailleurs un fan fervent du cinéaste suédois Ingmar Bergman. Il y fait d’ailleurs explicitement référence dans son dernier EP avec le titre « Persona », du même nom que le premier film du réalisateur sorti en 1966.
Après son album « Opium », sorti l’an passé, Jay-Jay Johanson prépare ainsi un nouveau disque : « Bury the Hatchet ». Il sortira le 17 septembre prochain. Il vient également de sortir un EP. Le chanteur semble revenir vers cette pop-jazz qui a fait son succès.
On retiendra notamment « Fifteen years » et sa litanie inquiète « Oh darling, don’t leave me, don’t leave me » sur une rythmique millimétrée. On pense beaucoup à Sigur Ros, un autre digne représentant scandinave. Un album qui devrait concilier les amateurs de jazz et de pop-folk.
« Bury the hatchet » sort le 17 septembre 2017. Son EP est actuellement disponible sur les plateformes de téléchargement en ligne.