Pour la plus grosse journée du festival Magnifique Society à Reims, on aura eu droit à une sélection de choix, mêlant grands noms et jolies pépites.
Parcels
Certainement LE meilleur concert de cette édition. Même s’il reste encore une journée, ça va être difficile de faire mieux que les Australiens du groupe electro-funk Parcels. Avec leur dégaine adolescente, on pourrait les croire un peu timides mais il n’en est rien. Véritables bêtes de scène, prenant visiblement un grand plaisir à jouer avec leur public, Parcels n’est pas sans rappeler Django Django avec son electro dansante et ses chœurs de folie. C’est bien simple, chacun des cinq membres apporte sa pierre à l’édifice au micro, tant et si bien qu’il est difficile de définir un leader. Entre composition solaire (ils ne sont pas Australiens pour rien) et des sonorités épurées, presque embrumées, on tient là l’un des groupes de 2017.
Group Doueh et Cheveu
Que se passe-t-il quand un groupe français post-punk passé à la pop (Cheveu) rencontre les Sahariens de Doueh et leur musique traditionnelle (le hassania) teintée de rock? Une fusion improbable mais pourtant évidente quand l’on découvre le résultat. Un rock sale et exotique où les voix puissantes du Group Doueh apportent une fraîcheur à la sécheresse du chanteur de Cheveu. La mayonnaise prend, bizarrement, pleine de scories, mais offre un goût inimitable qui tabasse.
Gregory Porter
Phare moderne du jazz, l’homme à l’éternelle casquette Gregory Porter a réussi à faire venir une cohorte de fans sur la grande scène de la Magnifique Society. Toujours impressionnant vocalement, Gregory Porter a offert sa bonhomie légendaire dans un show qui faisait la part belle à ses musiciens (batteur et saxophone en tête). Un plaisir à l’ancienne qu’on ne refuse pas.
Boys Noize
Des basses puissantes. Même bouchons sur les oreilles, on ressentait le son remonter de notre ventre jusqu’à notre gorge, nous coupant le souffle. Boys Noize ne déroge pas à son pseudo. Le DJ allemand s’est lâché ce samedi soir à la Magnifique Society. Délaissant quelque peu l’aspect pop pour se concentrer sur le rythme frénétique de la techno et de l’acid house lors de son set, il a fait pogoter sévèrement le public. Défouloir assuré.
Requin Chagrin
Le quatuor pop parisien est l’une des raisons de notre venue au festival. Avec leur goût pour la surf music et les sonorités 80’s, le tout porté par Marion Brunetto et sa voix délicatement mélancolique, Requin Chagrin comble tout autant les fans des Beach Boys que d’Indochine. Si, c’est possible. Sur scène, on a pu découvrir un groupe plus libéré avec une grande place offerte aux cordes. On a pu notamment découvrir un morceau inédit entièrement instrumental qui était une véritable petite bombe electro-rock. Un groupe à suivre aussi bien sur disque que sur scène. Et en plus, ils sont drôles. Ho et on prépare une interview d’eux.
Vitalic
Plus chill que son compère Boys Noize, le Français Vitalic se distingue par ses longues plages electro qui font doucement monter la sauce. Ici, pas de grosses basses qui font tâche mais des petites touches electro retro issues de son dernier album « Voyager ». Choisissant d’emplir l’espace, Vitalic, aidé par une scénographie magnifique sur la grande scène de la Magnifique Society (des néons qui se forment et déforment en permanence) offre un joli voyage futuriste à ses auditeurs. Ainsi, Vitalic nous emmène doucement jusqu’au bout de la nuit.
La Magnifique Society s’achève ce dimanche 21 mai au Parc de Champagne à Reims.