Le Main Square festival d’Arras édition 2018 a commencé vendredi! Pour cette première journée, le rock tenait le haut de l’affiche. Compte-rendu.
Ce n’est pas parce qu’il faisait très chaud ce vendredi que le festival de musique d’Arras allait commencer pianissimo. D’entrée de jeu, c’est le rock grunge des filles de The Breeders qui ont investi le main stage. Grosses cordes et voix rugueuse de la chanteuse Kim Deal, pas de doute, on est bien dans un rock des années 90 triomphantes. Il faut dire que la chanteuse était la bassiste du groupe des Pixies. On regrettera cependant le choix de programmation qui les a positionné trop tôt dans la journée.
Du bruit, on en a eu plein les oreilles ce vendredi. Exemple avec Pvris: les américains, chantres d’une electro pop aux accents rock. Avec leur nom (prononcé Paris) et leur chanteuse (Lynn Gunn) à la voix cristalline (sans égaler un London Grammar cela dit), on aurait pu s’attendre à un set aérien et dansant. Mais c’était sans compter un batteur percutant et des mélodies efficaces et entraînantes. Pop? Rock? Electro? Pvris a décidé de ne pas choisir.
Avant d’attaquer les gros morceaux rock de ce premier jour du Main Square, on aura aussi eu droit à une pause ensoleillée. Damian « Jr. Gong » Marley, le fils de, aime décidément la France. Lui qui tourne dans de nombreux festivals a fait de la Citadelle d’Arras son terrain de jeu pour l’après midi. Seul représentant du genre reggae pour ce festival, mais non des moindres, il a fait danser la foule alternant ses propres morceaux avec ceux de son illustre père. « Is this love » a encore une fois remporté tous les suffrages. La chaleur a encore monté d’un cran.
Mais rien n’a été aussi chaud ce vendredi soir que les flammes qui ont explosé sur le Main Stage. Le groupe de metal français Gojira n’a rien perdu de sa superbe en 20 ans. On est impressionné par la voix exagérément grave de Joseph Duplantier, le leader, le cabotinage permanent de l’excellent bassiste Jean-Michel Labadie, la puissance de Mario Duplantier, frère du leader et la dextérité tranquille du guitariste Christian Andreu. Sans nul doute le meilleur concert de cette première journée de festival. Ambiance de feu (littéralement), grand spectacle, morceaux rageurs sans jamais tomber dans la caricature, on en redemande. Dommage que Pleymo, autre groupe de metal français, jouait à peu près au même moment sur la scène Greenroom. Les amateurs de metal, chanté en français cette fois, avaient de quoi en avoir plein les oreilles ce soir.
D’ailleurs, la grosse tête d’affiche qui a suivi Gojira a fait un peu pâle figure. Tout du moins au début. Queens of the Stone Age n’a pourtant rien à prouver, eux qui chamboulent la scène rock depuis 1996. Mais leurs premiers morceaux, tirant davantage vers la pop-rock, ont eu du mal à faire bouger un public galvanisé par des guitares furieuses depuis plus d’une heure. Heureusement, en bon showman, Josh Homme a su réveiller le public avec quelques morceaux salvateurs issus de leur dernier album (notamment l’excellent « The way you used to do »). Le rock a repris ses droits.
Enfin, pour terminer la soirée, on avait le choix entre le rappeur conscient Nekfeu, habitué du Main Square et Jungle. Notre choix s’est porté sur ces derniers. Les Londoniens, mondialement connus pour leur hit « Busy Earnin », étaient parfaits pour terminer la soirée façon boite de nuit. Mélodies dansantes, hook ciselés et faciles à retenir, le groupe electro sait comment faire bouger les masses. Pour les couche-tard, le DJ berlinois Paul Kalkbrenner était là pour nous faire sauter en l’air jusqu’au bout de la nuit.
Au final, cette première journée a fait monter la température très rapidement. Les têtes d’affiche n’ont pas déçu, avec une mention spéciale pour Gojira, toujours aussi brut après plus de 20 ans de carrière.
Aujourd’hui, au Main Square, on s’attend à du très lourd. Liam Gallagher et Depeche Mode sont prévus au programme. Mais on n’oubliera pas de regarder du côté de Wolf Alice, the Blaze et Feder pour ce second jour du festival. Si vous n’avez pas votre place, c’est trop tard. C’est complet.