Peter Peter nous prouve que la variété française a encore de l’avenir. Normal, il est Québécois.
Synthé typé années 80, textes (en français) empreints de mélancolie à la limite du délire sous acide, voix douceâtre et gueule d’ange au teint diaphane, le Québecois Peter Peter (remarqué il y a trois ans pour son album « Une version améliorée de la tristesse ») n’a pas vraiment le profil des musiciens que l’on aime habituellement. Mais, petit miracle, son second album Noir Eden est une véritable pépite, onirique grâce à une instrumentation très dream pop avec les nappes de clavier.
Peter Peter ne cache aucunement son attrait pour les textes mélancoliques, la solitude et les poètes maudits (« Le poète maudit c’est quelque chose qui s’est installé dans mon inconscient à l’adolescence, et ça finit toujours par ressortir. », déclare-t-il ainsi aux Inrocks). Son disque fait d’ailleurs la part belle aux réflexions de l’auteur sur lui-même, notamment ses craintes lors des attentats de Paris comme dans « Allegresse » ou « Venus » où il rend hommage à son… chat « sommité indolente » qui l’a aidé à traverser cette épreuve. Il signe aussi plusieurs morceaux plus légers et, souvent, emplie d’ironie (comme sur « Nosferatu » qui parle des… rencontres sur Tinder). Bref, un album expérimental, très personnel, contant la vie d’un trentenaire qui tente de comprendre ce qu’il fait de son art mais aussi de sa vie, quotidienne et amoureuse. On aime ou on déteste mais il ne peut laisser indifférent.
« Noir Eden » de Peter Peter est sorti le 3 février 2017.