Le groupe de rock éthéré Requin Chagrin est l’une des révélations de l’année.
Interview avec un groupe influencé par les années 80, le garage rock et la new wave. On a rencontré Requin Chagrin lors du festival Magnifique Society à Reims. Pour en savoir plus sur le groupe, lisez donc notre chronique ici.
Pourquoi s’appeler Requin Chagrin?
Marion Brunetto (chant): (rires) « C’est un vrai requin. J’ai trouvé ce nom par hasard sur Wikipedia. J’aimais bien la sonorité. Je l’ai cherché après avoir sorti mon premier titre, Adelaïde. »
C’est à ce moment qu’est né le groupe?
Marion: « J’avais posté le titre Adelaïde sur Soundcloud et il a été repéré par le label La Souterraine. Ils voulaient savoir qui j’étais! (rires) Je leur ai dit que j’étais toute seule. Il a fallu que je cherche des gens avec qui jouer. J’ai appelé Gregoire Cagnat (basse), Yohann Dedy (clavier) et Romain Mercier-Balaz (batterie) que je connaissais [les deux derniers musiciens ont quitté le groupe récemment, NDLR] ».
Pourquoi ne pas avoir continué toute seule alors?
Marion: « J’avais vraiment envie d’un groupe en fait. Seule sur scène, c’est super chaud. Plutôt qu’être en couple avec un ordinateur sur scène, je pense que c’est mieux d’avoir des musiciens. »
Les textes sont volontiers mélancoliques chez Requin Chagrin… vous êtes un groupe triste?
Marion: « Non. Pour moi, c’est l’occasion d’écrire des textes parce que je suis dans d’autres formations où je suis juste batteuse. Les textes sont plutôt mélancoliques mais le nom n’est venu qu’après la première chanson. Adelaïde est plutôt ensoleillée dans la musique mais les paroles sont plus tristes. Les garçons font aussi quelques chansons en écrivant les textes, en se basant sur ma musique. Adelaïde, c’est un peu l’étendard. C’était la première fois que je faisais une chanson. C’était une vraie découverte. »
Vous travaillez sur votre second album actuellement. Où en êtes-vous?
Marion: « 90% des textes sont déjà écrits. Il y a déjà dix démos. J’espère en avoir plus et il faut que je fasse du tri. Je pense qu’on sera un peu dans le même genre musical, un peu mélancolique, mais les chansons seront plus longues. Comme Mauvais Présage qui fait plus de cinq minutes. Les constructions seront un peu différentes. »
Il paraît qu’Etienne Daho vous adore, Indochine aussi (d’ailleurs, ils ont joué en duo avec le chanteur Nicolas Sirkis au festival Days off le 5 juillet dernier, ndlr). Vous avez l’impression de replonger dans les années 80?
Marion: « Mes influences personnelles sont assez différentes. J’ai été bercée par la new wave des années 80, oui. Mais j’aime beaucoup le garage et la surf music, comme Crystal Stilts qui fait des chansons super! Mais après, je ne trouve pas que l’on retrouve les années 80 dans nos sonorités. C’est plutôt dans l’esprit. »
Ce que vous faites en concert est souvent différent de ce que l’on entend sur vos albums…
Grégoire: « A quatre, une personnalité ressort de cette communauté qui est différente de ce que Marion fait chez elle. C’est un peu plus rock sur scène que ce que l’on trouve sur disque. »
Olivier (leur tour manager): « Le côté disque est plus garage car il y a plus de cordes tandis que sur scène, avec les synthés, c’est plus propre. L’énergie du live et les batteries remplissent l’espace. »
Requin Chagrin sera en concert le 17 septembre au Trabendo de Paris.