Soutenue par Kendrick Lamar lui-même, SZA enchante par son rap soul et éthéré. Qui masque une passion effrénée.
Quand une artiste cite comme influences Miles Davis, Ella Fitzgerald, Bjork et travaille avec Kendrick Lamar, Chance The Rapper, Little Dragon ou encore Isaiah Rashad (la liste est longue), on lui prête forcément attention. C’est que la native du New Jersey, SZA, impressionne par ses talents d’écriture et son R’n’B vaporeux.
Lorgnant vers la chillwave, le flow de SZA s’attaque à des thématiques rarement vues dans le milieu hip-hop: l’anxiété sociale, la peur du rejet, le contrôle de soi… Pas étonnant que son album sorti le 9 juin dernier s’appelle « Ctrl ». Comme si cela ne suffisait pas, SZA écrit elle-même ses textes. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans nous rappeler un certain Frank Ocean.
Son style musical minimaliste laisse toute sa place à sa voix qui semble venir loin au-dessus des nuages (un peu moins dans « Ctrl » où la réverb’ a été considérablement diminuée). Mais cela ne veut pas dire chansons ennuyeuses ou réservées aux intellos. SZA sait se montrer passionnée comme dans « Supermodel » où elle balance à son ex qu’elle l’a trompé avec un de ses potes. Plaisir jubilatoire.
SZA voue un véritable culte aux années 90 et notamment au cinéma de l’époque. Un de ses titres s’appellent d’ailleurs… « Drew Barrymore ». Elle fait également des références à « Forrest Gump » dans « Doves in the wind » et on retrouve l’effrayant personnage joué par Kathy Bates dans Misery de Rob Reiner dans son hit « Love Galore », tout en clair-obscur.
Du haut de ses 26 ans, SZA est promise à une belle carrière. Ses titres suaves et sexy et son image chic mais accessible devrait continuer de ravir les foules. Et les couples dans l’intimité de leur chambre.
SZA, « Ctrl » est sorti le 9 juin dernier en France. Elle sera en concert à Marseille (Le Silo) le 17 octobre, à Paris (Zénith) le 19 octobre, et à Bruxelles (Forest National) le 21.